Au cours de mes diverses visites en Amérique du Nord, je l’ai croisée ! Je parle de Kateri Tekakwitha, fille de père iroquois et de mère algonquine. Au Nouveau-Mexique, à Santa Fe, devant la cathédrale, on retrouve sa statue. À Kahnawake, une église et un monument l’honorent. Dans le nord de l’Ontario, anciennement chez les Hurons, dans une ancienne mission jésuite, à Sainte-Marie, elle est représentée. Dans l’État de New York (en « Iroquoisie »), j’ai aussi trouvé son effigie !
La raison de sa notoriété qui dépasse les frontières : sa béatification, en 1980, par Jean Paul II et sa canonisation, en 2012, par Benoît XVI, qui en font la première sainte amérindienne.
Difficile d’envier le sort de cette fille tourmentée. Orpheline à quatre ans parce qu’une épidémie de variole a décimé sa famille, elle s’est retrouvée presque aveugle et le visage marqué de cicatrices. Après une attaque punitive des Français sur son village, elle doit fuir. Lorsqu’elle approche de l’âge adulte, elle refuse de se marier... ce qui passe mal auprès des siens ! Est-il surprenant que le message évangélique des Jésuites, prônant la chasteté, trouve chez elle une oreille attentive ?
Convertie, elle se retrouve encore plus isolée : ses congénères la persécutent. Elle doit fuir. Cette fois, elle s’établit à Sault-Saint-Louis, devenu depuis Kahnawake, où elle meurt vraisemblablement des suites des sévices qu’elle s’infligeait afin de « mortifier sa chair ». Même de son vivant, elle impressionnait les prêtres par son calme et par sa foi sereine. Elle a rendu l’âme, comme on dit, en odeur de sainteté. Voilà pourquoi cette toute jeune femme de 24 ans, qui a tellement souffert, a inspiré quelque 300 livres biographiques !
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