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Cinq oncologues en quatre ans pour ce patient

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Atteint d’un cancer incurable au poumon, un patient de l’Abitibi-Témiscamingue a été suivi par cinq oncologues différents depuis 2015, à l’hôpital d’Amos.   

«J’appelle ça un hôpital de brousse, dit sans détour Stephan Lavoie, qui demeure dans la petite municipalité de Preissac. Le gouvernement a promis qu’on aurait un service de proximité. C’est un grand rêve...»    

Âgé de 49 ans, l’homme vit depuis 2015 avec un cancer du poumon. Aujourd’hui, la maladie a atteint la phase 4, si bien que ce père reçoit des soins palliatifs.    

Depuis quatre ans, M. Lavoie calcule avoir été soigné par cinq oncologues différents à l’hôpital d’Amos, le plus près de chez lui.    

À quelques reprises, la région s’est aussi retrouvée temporairement sans spécialiste du cancer et donc, sans suivi pour les patients.

Trop grand territoire, trop de paperasse à remplir, meilleur poste en ville... Toutes sortes de raisons ont justifié les départs des spécialistes au fil du temps, s’est-il fait expliquer. Une rotation qui a forcé M. Lavoie à caconter son histoire à chaque fois.    

«Quand j’ai développé le cancer, j’ai commencé avec une équipe complète de soins qui s’est lessivée. L’ensemble de la région s’est lessivée de services», a-t-il noté depuis 2015.    

«Les personnes âgées moins bien nanties, moins instruites, qui perdent l’oncologue, ils perdent leur béquille, leur Dieu», ajoute-t-il.    

Actuellement, l’homme se déplace au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) tous les mois pour recevoir des soins dans un programme de recherche. Chaque fois, c’est minimum 14 heures (1200 kilomètres) de route à parcourir. Et les frais qui s’ajoutent.    

Déménager en ville?   

«Avoir eu un centre de spécialistes en région, ça aurait évité que je doive me déplacer à Montréal tout le temps. Je m’épuise à me déplacer.»    

D’ailleurs, ce père de famille a même songé à déménager en ville pour avoir de meilleurs soins.    

«On a pensé vendre la maison, mais on aurait laissé mon père, confie-t-il. [...] On a évalué tout ça. Pour ma qualité de vie et de fin de vie, on a décidé de ne pas aller vivre à Montréal.»    

Or, il déplore que cette option soit la seule pour lui permettre d’avoir des soins de proximité.    

«C’est rendu majeur, le problème. Pourquoi devrais-je vendre tous mes acquis et ceux de mes enfants pour aller me faire traiter à Montréal?», demande-t-il.    

«Doit-on tous quitter l’Abitibi pour aller à Montréal ou à Gatineau?», rage-t-il.    

Voir sa fille grandir   

En décembre 2017, les médecins ont donné une espérance de vie d’un an ou deux à M. Lavoie. Bien que très malade, il compte bien les faire mentir pour voir grandir sa fille, aujourd’hui âgée de 15 mois. Il prend d’ailleurs des injections de vitamine C pour l’aider.    

«Je suis très malade en ce moment, le cancer a pris beaucoup plus d’espace», avoue-t-il.    


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