L’étrange journée de Donald Trump... et de Sauli Niinisto - News Read Free Here

L’étrange journée de Donald Trump... et de Sauli Niinisto

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Sauli Niinisto se souviendra probablement longtemps de sa visite à la Maison-Blanche un jour d’octobre 2019. Pas pour la beauté ou la solennité des lieux. Mais pour les violentes diatribes de son occupant.

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Le président finlandais a été le témoin (muet et estomaqué) de l’expression désordonnée de la frustration de Donald Trump, ulcéré par une procédure de destitution qui assombrit son mandat et pèse sur ses chances de réélection en 2020.

L’étrange journée de Donald Trump... et de Sauli Niinisto

« C’est un homme de peu de mots, j’aime bien ça chez lui », lance le président américain dans le Bureau ovale après les très brèves remarques de son homologue. 

Puis il se lance dans un long monologue, agressif, décousu.

« Ce qui se passe est une honte! » 

« Il y a des médias corrompus dans ce pays! »

« Ils ont essayé de me destituer depuis le jour où j’ai été élu. Vous savez quoi ? Ils ont échoué! »

« Toute cette affaire tourne autour d’une simple conversation! »

Réalisant soudain que son invité du jour a été complètement éclipsé, il s’arrête un instant en se tournant vers ce dernier, assis à sa droite.

« Je suis désolé de vous déranger avec ça monsieur le président, il y a tant de choses dont nous devons parler. » 

Sauli Niinisto ne bronche pas. Donald Trump repart de plus belle en s’en prenant à son possible rival démocrate pour le scrutin de 2020, qu’il est accusé d’avoir voulu salir.

« Le fils de (Joe) Biden est corrompu et Biden est corrompu. Biden n’a jamais été un type intelligent et il l’est encore moins aujourd’hui. »

Nouvelle tirade, cette fois-ci sur les journalistes du Washington Post, qu’il accuse d’avoir écrit un livre « malhonnête » sur sa politique migratoire. Le livre a en réalité été rédigé par des journalistes du New York Times, mais le milliardaire républicain est lancé, plus rien ne l’arrête.

L’ouvrage affirme, entre autres, que M. Trump aurait envisagé de créer des tranchées remplies d’alligators pour empêcher les migrants de traverser la frontière séparant le Mexique et les États-Unis.

« Je ne l’ai jamais dit, je n’y ai jamais pensé! », rétorque Trump, en écho à un tweet matinal: « Je suis peut-être dur sur la sécurité aux frontières, mais pas à ce point. La presse est devenue folle. Fake News! »

« Posez-lui une question!

Un journaliste finlandais tente sa chance, au milieu du brouhaha.

Qu’est-ce que le président des États-Unis peut apprendre de la Finlande, qui est, selon une étude de l’ONU, le pays le plus heureux du monde ?

« Vous vous êtes débarrassé de (Nancy) Pelosi, vous êtes débarrassé de (Adam) Schiff le fourbe », répond-il du tac-à-tac, évoquant les deux ténors démocrates de la Chambre des représentants objet de sa vindicte.

« La Finlande est un pays heureux (...) il est un dirigeant heureux », ajoute-t-il en se tournant vers Sauli Niinisto. Tout le monde reste perplexe.

Un peu plus tard, lors d’une conférence de presse commune dans la prestigieuse « East Room », avec ses énormes lustres et ses grands miroirs dorés, la gêne est encore plus palpable.

Toutes les questions se concentrent sur l’« Impeachment ». Donald Trump se déchaîne contre les médias.

Un journaliste américain insiste: que cherchait-il à obtenir de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky lorsqu’il lui a demandé d’enquêter sur Joe Biden ? 

Donald Trump perd son calme. « Nous avons le président de Finlande, posez-lui une question! Ne soyez pas impoli! » Nouveau malaise dans la salle.

Interrogé sur ses propos très peu présidentiels de ces derniers jours, Donald Trump, qui a parlé de « coup d’État » et accusé les démocrates de faire perdre du temps à tout le monde avec des « conneries », assure que tous ses propos sont savamment pesés.

« Croyez-le si vous voulez, je choisis mes mots avec beaucoup d’attention ».

Pour Ben Rhodes, ancien proche conseiller de Barack Obama, cette singulière journée et « l’effondrement sous les yeux du monde entier » du président américain, soulève une question, une seule.

« Les républicains pensent-ils honnêtement que Trump a le caractère pour occuper le poste le plus puissant du monde ? »


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