PALM SPRINGS, Californie | Il y a au moins 300 bonnes raisons de se rendre à Palm Springs, au cœur du désert californien : ce sont ses 300 jours d’ensoleillement annuel ! Mais c’est loin d’être tout. À deux heures de route de Los Angeles, cette ville-oasis de la vallée de Coachella a de quoi attirer les vedettes d’Hollywood et les retraités fortunés, aussi bien que les voyageurs hipsters en quête d’un road trip entre les palmiers.
1. L’aura « vieil Hollywood »
Dans les années 1920 à 1960, toutes les plus grandes vedettes d’Hollywood venaient se la couler douce à Palm Springs. Charlie Chaplin, Frank Sinatra, Marilyn Monroe... Elvis et Priscilla Presley y ont même célébré leur lune de miel en 1967, dans un domaine appelé The House of Tomorrow. La popularité de Palm Springs s’expliquait alors par le fait que les vedettes signaient des contrats leur interdisant de s’éloigner à plus de deux heures des studios de cinéma. Le ciel bleu, la chaleur et les montagnes s’élevant aux quatre points cardinaux ne devaient certainement pas nuire à l’engouement.
Aujourd’hui, les acteurs d’Hollywood fréquentent encore cette partie du désert californien lors du Palm Springs International Film Festival, qui a lieu en janvier, et certaines vedettes y ont un pied-à-terre comme leurs collègues du « bon vieux temps ». Leonardo DiCaprio, par exemple, a acheté la maison de 1964 de l’actrice et chanteuse Dinah Shore. Une adresse — le 432, Hermosa — à repérer lors de tout passage dans le quartier Old Las Palmas !
2. Le festival de Coachella
Après les belles années d’Hollywood, Palm Springs s’est rendormie. La vallée de Coachella — qui compte un total de neuf villes, dont la plus connue est Palm Springs — est devenue le repaire des retraités, des snowbirds et des golfeurs fortunés (on dénombre plus de 100 terrains de golf dans la vallée !). Mais en 1999, un festival a fait son apparition dans la ville d’Indio : le Coachella Valley Music and Arts Festival. Vingt ans plus tard, Coachella est devenu l’un des festivals les plus populaires des États-Unis, attirant non seulement les amateurs d’électro et d’indie, mais aussi les « fashionistas » et les jeunes vedettes d’Instagram du monde entier. D’ailleurs, quiconque fréquente les médias sociaux aura des images en tête à la simple évocation du mot Coachella : festivaliers auréolés de fleurs et de paillettes, sculptures de cactus géants au milieu des palmiers, invités VIP, parterres pleins à craquer...
Pour Ashley Mastako, originaire de la région et responsable des relations avec les médias au Greater Palm Springs Convention and Visitors Bureau, ce sont les festivals comme Coachella, en conjonction avec les médias sociaux, qui ont remis Palm Springs au goût du jour. « Je pense que les festivals nous ont remis sur la carte », dit la jeune femme. « J’allais à Coachella quand j’avais 14 ans, mais c’était avant les médias sociaux, se rappelle-t-elle. La présence des médias sociaux a montré Coachella aux masses et donné envie aux gens de venir ici. »
3. L’architecture à la « Mad Men »
Pour le plus grand bonheur des amateurs de design et d’architecture, Palm Springs est remplie de bâtiments issus du courant « mid-century modern » ou « modernisme du milieu du siècle ». Ce courant, qui s’est développé entre 1935 et 1965 (approximativement), se caractérise entre autres par ses lignes épurées, son minimalisme et son côté fonctionnel. Il n’y a qu’à penser à la série Mad Men — mais version désert californien — pour avoir une petite idée.
« Palm Springs a sûrement la plus grande concentration d’architecture “mid-century modern” aux États-Unis », dit le designer et guide Lyle Boatman de la compagnie MidMod Design Tour. « Los Angeles a probablement 100 fois plus d’édifices “mid-century modern” que Palm Springs », précise-t-il, mais impossible d’en voir autant en un coup d’œil qu’au cœur de la vallée. Parmi les emblèmes de la ville, il y a de grandes demeures comme Twin Palms, autrefois propriété de Frank Sinatra, ou la Kaufmann Desert House, conçue pour la riche famille du même nom, mais aussi des centaines de maisons plus modestes, notamment dans le quartier Twin Palms.
Une visite guidée permet d’en apprendre sur le courant et l’histoire de la ville, mais on peut aussi explorer les rues par soi-même. Il suffit de passer au centre d’information touristique — lui-même une ancienne station-service Enco de style « mid-century modern » — pour prendre une carte thématique.
Mieux encore : on peut planifier son séjour durant la Modernism Week, un festival au cours duquel 350 visites, ventes, conférences, films et partys sont proposés. L’édition 2020 se déroulera du 13 au 23 février. « Les événements de la Modernism Week sont très populaires », assure Lyle Boatman.
4. Les vieux motels délicieusement revampés
La vallée de Coachella compte de grands complexes hôteliers, dont plusieurs de style colonial espagnol, comme le Omni Rancho Las Palmas ou La Quinta Resort and Club. Mais pour vivre à la fois le côté design, le côté glamour et le côté « Coachella » de Palm Springs, il faut s’offrir un séjour dans l’un des motels complètement relookés des années 1950-60 qui ont fait leur apparition récemment.
Il y a d’abord le Parker, un Holiday Inn de 1959 ayant connu plusieurs vies avant de devenir, en 2004, un hôtel-boutique au décor chic et rétro signé Jonathan Adler. Il y a ensuite le très hipster Ace Hotel and Swim Club, installé depuis 2009 dans un ancien motel Westward Ho. Son resto King’s Highway – un diner hyper trendy – n’est nul autre qu’un ancien Denny’s. Très populaire et très coloré, le Saguaro a lui aussi ouvert ses portes (en 2012) dans un ancien Holiday Inn, offrant néons, piscine, gazon artificiel et balcons multicolores à sa festive clientèle. Plusieurs autres adresses s’ajoutent à la liste, dont L’Horizon, une icône « mid-century modern » fréquentée jadis par les vedettes et remise au goût du jour en 2015. Tous irrésistiblement photogéniques.
5. Les journées (ou soirées) à la piscine
La vallée de Coachella est une oasis – une vraie – au cœur du désert californien. Les Cahuilla nommaient Palm Springs « eau bouillante » en raison de ses sources thermales. Les spas sont donc un classique dans la vallée. Et, avec 300 jours d’ensoleillement par an et des moyennes de température qui dépassent les 42 °C en plein cœur de l’été, les piscines aussi. Il n’y a rien de plus typique que de passer une journée autour de l’une des piscines des motels chics de la région, comme le Ace ou le Saguaro cités plus haut. Plusieurs d’entre eux offrent des laissez-passer aux visiteurs qui ne séjournent pas sur place, voire un accès gratuit, et organisent de nombreux événements, partys et soirées.
De nouveaux hôtels en vogue offrent aussi un accès à leur plan d’eau. C’est le cas de l’hôtel Arrive, ouvert en 2016 par Ezra Callahan, l’un des premiers employés de Facebook, qui s’inspire du courant moderniste avec une touche de Silicon Valley. Ou encore du tout nouveau Kimpton The Rowan, qui a la particularité d’offrir une piscine sur le toit et d’être, avec ses sept étages, le plus haut édifice de la ville.
6. L’art dans le désert
Écran géant au pied de la vallée, maison en miroirs au sommet des montagnes, escaliers et « palmier fantôme » au milieu du désert... Les amoureux d’art contemporain voudront sûrement surveiller la tenue du prochain événement artistique Desert X, qui en était à sa deuxième édition seulement entre février et avril 2019. Le concept : des installations et œuvres d’art dispersées dans le désert, à travers toute la vallée de Coachella, de façon éphémère.
7. Le parc national Joshua Tree
Situé en dehors de la vallée de Coachella, dans une région parsemée de villages, de routes de terre et de « buissons qui roulent », le parc national Joshua Tree est peut-être la plus grande vedette du coin. À la rencontre du désert Mojave et du désert Colorado, il cache des formations rocheuses aux silhouettes irréelles et d’étranges petits « arbres » aux branches échevelées, appelés arbres de Josué, qui sont en fait des plantes de la famille du yucca.
Le parc se traverse en voiture – il est parfait pour un road trip d’une journée –, mais il se découvre aussi à pied le long de multiples sentiers de randonnée, ou encore sur l’une de ses 8000 voies d’escalade. Ses terrains de camping situés au pied d’immenses rochers et fonctionnant en partie selon le principe « premier arrivé, premier servi » sont un rêve pour tous les amoureux de vanlife et de camping inusité. Quant aux nuits dans ce parc de 3200 km2, elles sont magiques et étoilées comme seules peuvent l’être les nuits au milieu du désert.
► nps.gov
À savoir
- Les 9 villes du Greater Palm Springs, qui comptent un total de 355 000 habitants, sont les suivantes : Palm Springs, Coachella, Indian Wells, Palm Desert, Indio, Cathedral City, Desert Hot Springs, Rancho Mirage et La Quinta.
- Le parc national Joshua Tree (l’entrée Twentynine Palms) se trouve à environ une heure de route du centre-ville de Palm Springs.
- Avec des moyennes maximales de température autour de 32 °C, le printemps et l’automne sont les meilleurs moments pour visiter la région. L’hiver est également agréable (maximum moyen de 20,5 °C en janvier). L’été, les prix sont moins élevés, mais le mercure dépasse facilement les 40 °C.
- Pour un survol en français : visitcalifornia.com.
On a aussi essayé (et aimé):
- Le très «instagrammable» resto-bar Pink Cabana du Sands Hotel and Spa, à Indian Wells
- Le restaurant mexicain Adobe Grill du très beau et très chic complexe hôtelier de style espagnol La Quinta Resort and Club, à La Quinta;
- Les salades et sandwiches maison du petit resto Heirloom Craft Kitchen, à Indio;
- Les cafés torréfiés localement (dans la petite ville de Joshua Tree) du IW Coffee, à Indian Wells;
- La terrasse du resto Juniper Table, dans l’hôtel Kimpton Rowan, au coeur de l'action à Palm Springs;
- Les grandes chambres et la belle cour intérieure du «resort» Omni Rancho Las Palmas, à Rancho Mirage.
♦ Ce voyage a été rendu possible grâce à Visit California.
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