Marc Bergevin avait mis tous ses œufs dans le même panier dans l’espoir d’attirer Sebastian Aho à Montréal. Moins de 24 heures plus tard, Tom Dundon, le propriétaire des Hurricanes, a pris le panier et l’a lancé au bout de ses bras.
Comme le directeur général de son équipe Donald Waddell et lui l’avaient promis, les Hurricanes ont manifesté mardi leur intention d’égaler l’offre hostile déposée par le Canadien. Waddell n’a pas voulu préciser quand cette offre serait officiellement égalée, se contentant de dire qu’il s’assurerait de « respecter l’échéancier ».
Toutefois, on peut présumer qu’il fera languir Bergevin jusqu’à la limite, soit le 8 juillet. Cela empêcherait du même coup celui-ci de courtiser un autre joueur autonome de qualité.
« Quand tu déposes une offre hostile, tu places de l’argent sur la glace et tu ne peux pas faire d’autres acquisitions, a lancé Dundon lors d’une conférence téléphonique. Tes probabilités de succès sont pratiquement nulles. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une bonne stratégie. C’est une perte de temps. »
D’ailleurs, si Waddell est demeuré plutôt modéré dans ses propos concernant les relations futures entre Bergevin et les autres directeurs généraux, Dundon, lui, avait littéralement le feu au derrière.
« C’était tellement ridicule »
Acquéreur des Hurricanes en janvier 2018, Dundon avait sûrement été mis au parfum des propos émis par le directeur général du Canadien qui, la veille, avait dit vouloir tirer profit d’une position vulnérable de l’équipe de la Caroline du Nord.
Il appert qu’il avait estimé que la situation financière des Hurricanes et de leur propriétaire ne permettrait pas à ce dernier de débourser 21,87 M$ pour retenir Aho durant les 12 premiers mois de l’entente.
« L’autre équipe [le Canadien] s’est fait manipuler par de fausses informations. Les 20 millions ? Je ne veux pas paraître arrogant, mais ce n’est pas un problème, a assuré Dundon, dont la fortune, selon le magazine Forbes, était évaluée à 1,1 milliard $ USD (1,4 G$ CA) en 2015. Ça peut paraître terrible, mais je n’aurai pas de problème à signer ce chèque. Ce n’est pas une grosse affaire.
« C’était tellement ridicule en matière des probabilités de réussite. S’il s’agissait d’un test, c’en était un facile », a-t-il ajouté quelques instants plus tard.
En guerre contre l’agent
Dundon en avait également long à dire sur l’agent du Finlandais, Gerry Johannson. Tout au long des 25 minutes qu’a duré la conférence téléphonique, jamais il n’a pris soin de l’identifier par son nom.
Il lui a lancé une première salve lorsqu’un collègue lui a souligné que Bergevin avait laissé entendre qu’Aho désirait jouer à Montréal. Selon lui, le fait qu’il ait accepté son offre était une preuve béton.
« Je n’ai jamais entendu Sebastian Aho dire qu’il ne voulait plus jouer pour nous. S’il avait vraiment dit ça, ce serait différent. Mais il n’a pas dit ça. Le fait qu’un agent puisse dire ça, ça veut dire que ça n’a aucune crédibilité », a dénoncé Dundon.
Il aurait été intéressant d’entendre le principal intéressé à ce propos. Toujours en Finlande, Aho n’a pas été en mesure de participer au point de presse.
« La question est plus de savoir : pouvez-vous croire un agent ? a demandé Dundon. Il n’y avait pas de scénario où Sebastian Aho ne voulait pas jouer pour les Hurricanes. Mais c’est son droit d’utiliser cette clause de la convention collective pour soutirer le meilleur contrat possible. C’est ce qui est arrivé. »
Bergevin manipulé ou de mèche ?
Voilà un propos intéressant. Se pourrait-il que Bergevin s’en soit fait passer une vite par Johannson qui, soit dit en passant, est également l’agent de Carey Price ?
« Probablement que ça n’allait pas assez vite au goût de l’agent d’Aho et il a réussi à faire avaler à quelqu’un d’autre que nous n’allions pas être en mesure d’égaler une offre hostile », a laissé tomber Waddell en guise d’hypothèse
À moins que les deux hommes aient plutôt été de mèche, comme pourraient l’avancer certains théoriciens du complot.
Johansson avait tout intérêt à ce que son client reçoive une offre hostile. En raison du montant de l’offre, certes, mais surtout en raison de la durée du contrat. Grâce à cette offre, Aho deviendra joueur autonome sans compensation à 27 ans. S’il répond aux attentes et que le plafond salarial continue de monter, il pourra faire sauter la banque et espérer mettre la main sur 12 M$ par saison.
En s’entendant avec les Hurricanes pour huit ans, ce qui était le souhait de Waddell, l’attaquant aurait dû patienter jusqu’à ses 30 ans.
Intriguant tout de même...
► Le Canadien n’a pas rendu Marc Bergevin disponible pour réagir aux propos des Hurricanes et à leur intention d’égaler son offre, mardi.
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