RIMOUSKI | Sauf mon respect pour Louise Harel, la ministre qui a supervisé l’essentiel des fusions municipales au début des années 2000, il faut admettre que plusieurs noms mémoriels importants ont été tristement effacés de notre cartographie à la suite de leur intégration à de plus gros « poissons ».
C’est le cas de Pointe-au-Père, un nom devenu presque absent des esprits depuis son rattachement à Rimouski.
Pointe-au-Père doit son nom au père jésuite Nouvel, qui y célébra une messe pour des chasseurs Montagnais de la Côte-Nord venus chercher du gibier de l’autre côté du fleuve au 17e siècle.
Même si pendant un siècle et demi personne n’occupe vraiment ce lieu, son nom demeure !
Ce point stratégique de la côte dans un passage dangereux du Saint-Laurent a donné à Pointe-au-Père une importance énorme pour le trafic maritime. Je vous rappelle que le fleuve Saint-Laurent est considéré comme le cours d’eau le plus difficile à naviguer. Par ailleurs, c’est près d’ici que l’Empress of Ireland, dans un épais brouillard, a percuté en 1914 un autre navire... et sombré. Plus de 1000 morts !
À la hauteur de Pointe-au-Père, pendant des décennies, on retrouvait des pilotes de navires québécois rompus aux caprices du Saint-Laurent. Dès qu’un bateau étranger arrivait, un de ces marins en prenait le contrôle.
Au tournant du 20e siècle, un phare et une « corne » sonore pour avertir les navires ont été érigés à Pointe-au-Père et sont demeurés en activité jusqu’en 1975.
Le sous-marin musée Onandaga, un mastodonte d’acier acheté aux Anglais, permet de découvrir la vie rude des marins des fonds de mer. Dans les années 1970, cet engin primitif au diesel était censé tenir en respect les Soviétiques qui s’aventuraient dans nos mers avec leurs embarcations nucléaires modernes. Je ne l’ai pas essayé, mais ça doit valoir la peine : il est possible de dormir à bord du Onandaga qui, jadis, naviguait avec 70 hommes à bord.
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