Un fabricant de liquides destinés aux cigarettes électroniques reconnaît que l’industrie vit une véritable crise depuis la confirmation de cas de maladie pulmonaire grave liée au vapotage, mais soutient que ses produits sont confectionnés de façon réglementaire.
Alors qu’un troisième cas de maladie pulmonaire grave lié à l’usage de la vapoteuse a été confirmé au Québec, jeudi, la directrice de l’Association québécoise des vapoteries (AQV), Valérie Gallant, affirme que l’industrie est durement traitée, et rappelle que sa mission est d’être un soutien de cessation tabagique.
Le Journal l’a rencontrée dans les installations de QV Laboratoires, à Lévis, en compagnie des propriétaires, Karyn Laverdière et Sébastien Lelièvre, dans le cadre d’une visite des installations.
« Quand on nous demande ce que l’on fait dans la vie, on commence à être gênés de répondre. Des gens entrent dans certaines de nos boutiques et nous crient que l’on tue des gens », indique Mme Laverdière.
Ils concèdent que vapoter n’est pas totalement inoffensif et que les dangers à long terme ne sont pas connus. « Nous sommes conscients qu’il y a des risques », affirme Mme Gallant.
Elle rappelle que vapoter devrait être une pratique temporaire pour aider à cesser définitivement la cigarette et que cette solution de rechange devrait avoir une fin.
« Quand un non-fumeur entre dans mon magasin, je l’invite à partir, il n’a rien à faire ici », lance Mme Laverdière.
La vitamine E coupable ?
Vendredi dernier, les autorités sanitaires américaines ont ciblé l’acétate de vitamine E comme étant probablement le grand coupable des lésions pulmonaires graves. Les analyses du Center for Disease Control démontrent que seulement 11 % des patients touchés avaient consommé des produits qui ne contenaient pas d’acétate de vitamine E.
Ce produit est interdit dans les produits de vapotage canadiens, mais ils peuvent se retrouver dans les produits vendus sur le marché noir.
Trois cas de maladie pulmonaire grave ont été confirmés, au Québec. Les produits vapotés sont recueillis pour analyse par le laboratoire de Santé Canada. Les substances qui s’y retrouvaient ne sont pas connues, pour le moment. Impossible donc de savoir s’ils contenaient de l’acétate de vitamine E, indique Marie-Claude Lacasse, porte-parole au ministère de la Santé.
L’AQV espère que la lumière sera faite sur ces dossiers.
Fléau chez les jeunes
Outre la crise liée aux maladies pulmonaires, l’industrie du vapotage dénonce le fait de ne pas pouvoir effectuer elle-même la prévention chez les jeunes. Les propriétaires de QV Laboratoire se disent attristés du fléau chez les jeunes.
« J’en ai des frissons », indique Mme Laverdière. Le trio déplore de ne pas pouvoir participer à la sensibilisation auprès des jeunes.
Elle indique avoir trouvé plusieurs groupes Facebook dédiés à l’achat de produits de vapotage chez les mineurs. « En deux ans, j’en ai probablement fait fermer une dizaine », lance-t-elle.
Read More
No comments:
Post a Comment