MONTRÉAL – Prêtes à prendre des coups sur leurs patins à roues alignées, les meilleures joueuses de roller derby du monde entier s’étaient donné rendez-vous cette fin de semaine à Montréal, où elles ont démontré que les sports de contact ne sont pas réservés qu’aux hommes.
Finies les mini-jupes et les mises en scène grotesques: depuis sa réinvention au début des années 2000, le roller derby a plus à voir avec le hockey et le football qu’avec la lutte.
«Il y a quelques joueuses qui se maquillent encore et qui ont des costumes flamboyants, mais quand tu tombes face première sur le sol, ton maquillage risque de ne pas tenir», a illustré à la blague Caroline Poudrier, dont le roller derby est le passe-temps depuis six ans maintenant.
Car il faut être prêtes à s’endurcir pour pratiquer ce sport, qui est aujourd’hui très réglementé pour éviter les blessures. Grosso modo, pour compter des points, une joueuse doit se faufiler à travers quatre joueuses de l’équipe adverse qui se braquent contre elle.
«C’est très compétitif [...] On a trois à quatre entraînements par semaine de deux heures, en plus du gym», a souligné Yuna Guivarc’h, quelque minutes avant de revêtir l’uniforme des New Skids on the Block de Montréal.
Montréal dans les grosses ligues
Les Montréalaises font tranquillement leur place dans le top 10 des meilleures de la planète. Cette fin de semaine, pour la première fois de leur histoire, elles accueillaient devant leurs partisans le championnat de la WFTDA, la plus importante compétition au monde de roller derby.
Malgré l’ambiance survoltée au Complexe sportif Claude-Robillard, la formation montréalaise n’a pas réussi à s’imposer dans ce tournoi face à la crème de la crème des États-Unis, de l’Australie et de l’Argentine.
Quoi qu’il en soit, Montréal n’a pas à avoir honte en matière de roller derby. Avec ses 120 membres, le club de la métropole est le plus grand au Canada. Si les New Skids on the Block concourent au niveau mondial, il existe aussi plein d’équipes qui jouent uniquement pour le plaisir. Les garçons ont aussi leur équipe de garage.
«Sociologiquement, c’est plus compliqué par contre. C’est la première fois qu’on a un sport de haute compétition qui est avant tout féminin. Et on a un peu le goût que ça reste comme ça. Il y a LE hockey et le hockey féminin; LE baseball et le baseball féminin; et il y a LE roller derby et le roller derby masculin», rigole Caroline Poudrier, qui joue parfois avec les garçons, tellement il manque de joueurs du côté masculin.
Un spectacle ou un sport?
Quand elle est dans leur équipe, son nom de joueuse est «Rance Gale», une allusion à France Gall, de qui elle tient justement son pseudonyme quand elle sur le terrain avec les femmes.
Chaque joueuse a un surnom, une tradition héritée de l’époque où le roller derby était davantage un spectacle qu’un sport. Aujourd’hui, cette pratique fait débat dans la communauté.
«Plusieurs trouvent que ça ne fait pas professionnel, mais moi, je pense que si on s’éloigne de ça, on va perdre notre base», a insisté Caroline Poudrier. Celle qui se surnomme «Laisse tomber les filles» tient à l’ADN féministe et queer de son sport.
Peu importe, le roller derby gagne des adeptes au Québec. Dans la plupart des grandes villes de la province, il existe dorénavant des clubs ouverts aux femmes de tous les âges et de tous les gabarits.
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