Pas évident de passer des grands lacs inférieurs au lac Supérieur... Pour ce faire, les ingénieuses écluses industrielles de Sault-Sainte-Marie, à la frontière de l’Ontario et du Michigan, facilitent l’impressionnant trafic maritime. On comprend rapidement l’intérêt touristique du lieu.
Tout ce que je connaissais de Sault-Sainte-Marie, c’était le nom de Elmer Vasko, des Blackhawks de Chicago, surnommé « the Moose », dont les commentateurs rappelaient souvent les origines.
Lorsque North Bay et Sudbury deviennent d’importantes villes minières, au 19e siècle, il faut pouvoir acheminer les millions de tonnes de nickel et de cuivre vers les États-Unis. Pour ce faire, on aménage des écluses mi-canadiennes, mi-américaines surnommées « Soo » (la manière anglaise de prononcer « sault »).
Cette ville au nom francophone en pleine mer anglophone a bien failli se faire débaptiser par sa population, mais des militants se sont battus pour éviter cette dépersonnalisation. C’était le cas de mon guide francophone, Paul Sabourin, qui a émigré là il y a une quarantaine d’années. Au lieu de s’angliciser, il a décidé de creuser sa connaissance de l’histoire. C’est lui qui a rallié une majorité de gens contre ce changement de nom. Tant mieux ! Mais pour combien de temps...
L’amateur de photo sera ravi par le spectacle des vieilles usines et des vieux ponts très pittoresques. Même les industries lourdes qui injectent des tonnes de fumée dense dans l’air donnent un beau portrait, certes apocalyptique, de l’endroit.
Cette visite des écluses nous rappelle à quel point l’industrialisation est un phénomène de géant.
Contrairement aux écluses du canal Lachine, vétustes par leur petitesse, celles de Sudbury demeurent très actives, et plusieurs des immenses vaisseaux qui passent par Sault-Sainte-Marie se retrouvent un peu plus tard à l’ombre du pont Jacques-Cartier aux écluses de Saint-Lambert, puis à Trois-Rivières, à Québec, etc. Bref, j’ai approfondi ici une leçon de géographie.
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