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Comme chez les pros

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MADISON, Wisconsin | D’aussi loin qu’il se souvienne, Cole Caufield a toujours chéri le désir d’atteindre la LNH. Toutefois, avant de réaliser cet objectif ultime, il devait réaliser un premier rêve, celui de porter les couleurs des Badgers de l’Université du Wisconsin.

Paul et Kelly Caufield ont élevé leurs fils à Stevens Point, une petite municipalité d’environ 26 000 habitants se trouvant à environ une heure 45 minutes au nord de Madison. Le hockey universitaire étant une religion dans ce coin du pays de l’Oncle Sam, Paul ne manquait pas une occasion d’amener ses deux rejetons aux rencontres des Badgers.

« On est venus souvent ici quand on était jeunes. En grandissant, c’est devenu un rêve de jouer pour les Badgers. Porter ce chandail revêt un cachet assez particulier », a raconté Cole Caufield, rencontré à la veille de l’ouverture locale de la saison des Badgers.

Plus de 80 joueurs dans la LNH

Il faut dire que l’Université du Wisconsin a produit bon nombre de joueurs de la LNH au fil des ans. Quatre-vingt-quatre pour être exact. D’ailleurs, un chandail de la LNH de la plupart d’entre eux est accroché au mur de l’entrée principale du Kohl Center.

« Quand on venait ici ou qu’on regardait les Badgers à la télé, Joe Pavelski était la grosse vedette. Nous avons toujours rêvé de suivre ce parcours. Nous y voilà maintenant, tous les deux », s’est réjoui Brock, qui en est à sa deuxième saison dans cet uniforme qui rappelle celui des Red Wings de Detroit.

Lors du passage du Journal, les Badgers ont balayé un programme double face aux puissants Bulldogs de Minnesota-Duluth, champions nationaux des deux dernières saisons.

Avec Caufield (Canadien, 15e choix), Alex Turcotte (Kings, 5e choix), Owen Lindmark (Panthers, 113e choix) et Dylan Holloway (admissible au prochain repêchage), les Badgers misent sur un quatuor de recrues qui leur permet de rêver à un premier titre national depuis 2006, justement l’époque de Joe Pavelski.

Traités aux petits oignons

Il faut dire que l’institution met tout en œuvre pour maximiser le potentiel de ses joueurs. Le Kohl Center est un complexe qui compte deux patinoires, dont la principale peut accueillir 15 000 spectateurs, une surface où les joueurs peuvent exercer leurs tirs au but, une immense salle d’entraînement et un vestiaire dont les installations et les services n’ont rien à envier à ceux de la LNH.

Le gymnase des Badgers n’a rien à envier à ceux de plusieurs équipes de la Ligue nationale de hockey.

Jonathan Bernier

Le gymnase des Badgers n’a rien à envier à ceux de plusieurs équipes de la Ligue nationale de hockey.

« Les joueurs sont traités comme des professionnels. On était en vol nolisé pour chaque périple. Aucun voyage en autocar, a raconté Jake McCabe, des Sabres, rencontré lors du voyage du Canadien à Buffalo. Ce qui est cocasse, c’est que lorsque je suis arrivé dans la Ligue américaine, on voyageait en autobus partout. »

Comme dans la grande majorité des villes universitaires, l’équipe de football a la cote. Toutefois, au Wisconsin, les Badgers, version hockey, ont une large base de fidèles partisans.

Au-delà de 13 000 personnes ont assisté à chacun des deux matchs du week-end. Des foules que bien des équipes de la LNH aimeraient attirer. Et l’ambiance, créée par le big band et la section des étudiants, est assez spectaculaire.

« C’est une atmosphère que tu ne retrouves pas partout. Jouer devant autant de partisans tous les soirs prépare à la vie professionnelle », a souligné Jake Gardiner, aujourd’hui défenseur des Hurricanes de la Caroline.

L’ambiance créée par un big band ne laisse personne indifférent pendant les matchs des Badgers.

Jonathan Bernier

L’ambiance créée par un big band ne laisse personne indifférent pendant les matchs des Badgers.

Des exemples de réussite

Parlant de Gardiner, il a disputé 75 matchs à sa première saison dans l’uniforme des Maple Leafs après avoir joué trois saisons au Wisconsin. Pour lui, l’argument voulant que les joueurs issus des rangs collégiaux ou en provenance de l’Europe ne soient pas prêts au calendrier chargé de la LNH ne tient pas la route.

« C’est même probablement plus exigeant sur le corps au niveau collégial que chez les professionnels, a-t-il soutenu lorsqu’approché par l’auteur de ces lignes, dans le vestiaire des Hurricanes. Il y a plus de matchs chez les pros, mais dans la NCAA, tu passes beaucoup plus de temps en gymnase et à l’entraînement. En plus, tu dois trouver du temps pour étudier. C’est un beau défi. »

Comme souhaite le réaliser Caufield, Ryan Suter a fait le saut dans les rangs professionnels après une seule saison universitaire. Toutefois, puisque le lock-out, qui avait mené à l’annulation de la saison 2004-2005, sévissait dans le circuit Bettman, c’est avec les Admirals de Milwaukee de la Ligue américaine que Suter, originaire de Madison, a amorcé sa carrière professionnelle.

« Il y avait des joueurs de la LNH qui étaient descendus dans la Ligue américaine, les jeunes qui avaient environ le même âge quoi moi. Il manquait assurément les vétérans, mais même sans le lock-out, je pense que j’aurais pu faire le saut directement dans la LNH », a soutenu l’arrière du Wild.

À une époque où la LNH est plus jeune que jamais et où la finesse et la rapidité ont remplacé la robustesse et l’accrochage, l’objectif de Caufield n’est peut-être pas aussi farfelu qu’on le pense.

« Le jeune sait jouer au hockey » –Jake McCabe

Cole Caufield s’attire déjà les éloges de plusieurs joueurs de la LNH qui ont déjà évolué avec les Badgers.

Photo courtoisie, Greg Anderson, UW Athletics

Cole Caufield s’attire déjà les éloges de plusieurs joueurs de la LNH qui ont déjà évolué avec les Badgers.

« C’est un très gros saut, mais d’après ce que je vois sur les faits saillants et les réseaux sociaux, le jeune sait jouer au hockey. S’il connaît une grande année, il pourrait très bien faire le saut. Pourquoi pas ? J’aime son attitude de vouloir faire partie de la meilleure ligue au monde. »

– Jake Mccabe, Sabres de Buffalo, membre des Badgers pendant trois saisons (2011-2012 à 2013-2014)

« Il est au bon endroit et entre bonnes mains. Les entraîneurs là-bas, Tony Granato et Mark Osiecki, je les connais bien. Le préparateur physique de l’équipe est assurément le meilleur au monde. Il a fait beaucoup pour moi. Même après ma carrière collégiale. »

– Ryan McDonagh, Lightning de Tampa Bay, membre des Badgers pendant trois saisons (2007-2008 à 2009-2010)

« Ça dépend souvent de la façon que le joueur se développe dans le gymnase. C’est un objectif très réaliste. Je ne connais pas Cole, mais j’ai entendu dire qu’il était très bon. Pourquoi pas ? Si c’est ce qu’il y a de mieux pour lui. »

– Ryan Suter, Wild du Minnesota, membre des Badgers pendant une saison (2003-2004)

« C’est un joueur très spécial. Je l’ai vu souvent cet été. Nous patinions ensemble à Madison. Il a un talent très particulier. S’il fait les bonnes choses et écoute les conseils de Tony Granato, il devrait être correct. Granato, c’est un des meilleurs que tu peux avoir dans ton coin. »

– Luke Kunin, Wild du Minnesota, membre des Badgers pendant deux saisons (2015-2016 et 2016-2017)


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