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Emmenez Michel Barrette!

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Un motard rêve de « faire la 66 ». C’est dans l’ADN des 200 000 Québécois qui roulent en moto. Et des Québécoises, parole de Lady Ju. Je l’ai fait dans les deux sens, dans des conditions complètement différentes, mais extrêmes les deux fois.

On avait crevé de chaleur au mois d’août avec une pointe à 50 degrés en Arizona. On a grelotté de froid en mai avec 2 degrés à Flagstaff en... Arizona.

Premier conseil : préparez-vous pour toutes les conditions. On a roulé avec les vêtements de pluie onze des seize jours. Trois jours pour la pluie et huit autres pour essayer de se protéger du froid.

L’hôtel à Seligman... Faites de beaux rêves, <i>get your kicks on Route 66</i>.

Photo courtoisie

L’hôtel à Seligman... Faites de beaux rêves, get your kicks on Route 66.

Des noms exotiques comme ­Gallup, Seligman, Albuquerque, Adrian, ­Joplin... et Kingston ont été ­synonymes de froid. Sans parler de vents terrifiants au Nouveau-Mexique, de tornades en Oklahoma et au ­Missouri et de la pluie au Texas.

Deuxième conseil : si c’est possible, faites la 66 de Chicago jusqu’à Los ­Angeles. La route a été conçue pour être la voie vers l’Ouest américain. D’ailleurs, la célèbre chanson de Nat King Cole énumère les villes d’est en ouest. St-Louis, Joplin, Oklahoma City, Albuquerque, Flagstaff, Kingman, Barstow et non le contraire.

Je vous donne ce conseil parce que tous les livres et les documents que vous allez consulter vous présentent la 66 de Chicago vers Los Angeles. Lire à l’envers est plus compliqué qu’on pense.

On veut Michel Barrette

Michel Barrette connaît la route 66 comme sa poche.

Photo courtoisie

Michel Barrette connaît la route 66 comme sa poche.

Et troisième conseil, invitez Michel Barrette. Lors de ma première 66, ­Michel Barrette était le lieutenant du ­capitaine Reynald Brière. On n’a pas raté une seule entrée de la 66. Barrette en était à sa neuvième tournée de la 66. Il la connaissait par cœur. Il ­connaissait les musées, celui de Jesse James, les collections d’autos, les restaurants ­typiques, les points de vue magnifiques et tous les monuments de l’histoire ­américaine.

Quand on a quitté Las Vegas pour Los Angeles, notre manque de ­préparation n’a pas trop paru. Mais au retour, après Kingman et Seligman, dans le froid ­glacial qui nous poussait à rouler le plus vite loin de cet enfer glacial, les trop rares indications pour rejoindre la « Mère de toutes les routes » nous ont fait rater de longues portions de la 66.

Kurt Gaudreau s’est occupé de retaper la Harley à Santa Monica. C’était plus qu’urgent.

Photo courtoisie

Kurt Gaudreau s’est occupé de retaper la Harley à Santa Monica. C’était plus qu’urgent.

La 66 est extraordinaire... mais il faut la trouver. Parfois, elle mène à des culs-de-sac, très souvent surtout au Nouveau-Mexique et au Texas, elle se confond à l’autoroute 40, mais ­partout, surtout de l’ouest vers l’est, elle est très difficile à dénicher.

La 66 se fait en onze bonnes journées de moto. Mais je le sais maintenant, à moins de convaincre Michel Barrette de vous accompagner, vous devriez consacrer au moins autant de jours à préparer votre itinéraire. Et partir de Chicago. Cela dit, chaleur effroyable ou froid glacial, vous n’oublierez jamais votre voyage.

Route 66 : Trophée Hart à Lady Ju

Trophée Hart: Lady Ju.

Photo courtoisie

Trophée Hart: Lady Ju.

Le voyage a duré 5816 kilomètres... et demi. On roule dans un paysage ­martien entre Oatman et Kingman, sur des autoroutes désertes en Arizona, entre des trains de camions-­remorques à la queue leu leu au ­Nouveau-Mexique et le Texas, on subit la pluie en ­Oklahoma, on doit dépasser Chicago et l’épouvantable 401 à Toronto, on roule sur la 34 à Alexandrie en Ontario et on finit à Ste-Adèle.

Le trophée Hart de l’épopée a été ­remis à Julie Bertrand. Lady Ju a été celle qui a « fermé » la route la ­plupart de ces milliers de kilomètres. Il faut ­savoir quand sortir de sa voie pour ­protéger les coéquipiers lors d’un ­dépassement à haute vitesse sur ­l’autoroute, il faut prendre le risque de traverser un feu jaune... orange dans une petite ville, il faut prévoir et non réagir, ce n’est pas évident.

Une crevaison à Los Angeles

Une grosse Harley chargée qui se tape une crevaison lente sur ­l’autoroute conduisant à Santa Monica un ­samedi matin, c’est plus qu’emmerdant. C’est dangereux. Il a fallu trouver un ­concessionnaire Harley-Davidson dans les environs et prier tous les dieux de la loi 21 pour que le pneu tienne quelques kilomètres de plus. 485 $ US et quatre heures plus tard, on reprenait la route avec un pneu neuf. Dernier conseil, achetez donc des pneus neufs avant de partir.

Et la bouffe

Georges Laraque devait nous ­accompagner. On ne l’a jamais ­trouvé. Faut dire que la bouffe végane est rare sur la 66. Malgré de beaux efforts, ­ti-Lou et Nathalie ont pris deux livres.

J’ai perdu trois grammes. Mais ça ne paraît pas vraiment.


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