Très jeune, l’auteure-compositrice et interprète Ingrid St-Pierre rêvait déjà de contrées lointaines. À l’adolescence, elle souhaitait découvrir le Népal, la Mongolie et le Tibet. À 20 ans, elle a donc réalisé son premier grand périple en explorant la Polynésie française, pour ensuite parcourir divers pays comme le Japon, la Chine, la Grèce et, bien sûr, le Vietnam, là où est né son conjoint le batteur, percussionniste et comédien Liu-Kong Ha, également père de son petit garçon Polo, aujourd’hui âgé de 4 ans.
D’où vous est venu le goût du voyage ?
Mes parents sont des gens curieux sans nécessairement être de grands voyageurs. Avec trois enfants et leur carrière, ils n’ont jamais pu voyager comme ils le souhaitaient. Par contre, ils étaient abonnés au National Geographic et ma mère et moi assistions parfois aux documentaires et conférences des Grands Explorateurs. Bien sûr, mes parents m’ont légué leur curiosité, mais je pense que j’ai toujours eu en moi l’esprit d’aventure. À 20 ans, j’ai effectué, en compagnie de mon cousin, un premier grand voyage en Polynésie française.
Un endroit plutôt éloigné pour un premier voyage...
Enfant, mon père m’en avait beaucoup parlé. Il rêvait d’y aller, alors j’ai décidé de réaliser son rêve. Je suis partie avec mon sac à dos et une petite tente, et j’ai dormi chez l’habitant ou alors à la belle étoile ! J’ai visité une dizaine d’îles, dont certaines complètement inhabitées. J’ai séjourné une bonne semaine sur l’île de Maupiti avec quelques provisions. Le soir, je me faisais de petits feux et je dormais à la belle étoile. Le matin, j’allais cueillir des melons d’eau dans un immense champ de pastèques et je m’en régalais toute la journée.
Vous en avez aussi beaucoup profité pour pêcher ?
J’adore pêcher, et je me souviens que sur le bateau, les poissons volants qui sautaient de bord en bord de l’embarcation étaient tellement nombreux, qu’ils frôlaient mes cheveux ! Les pêcheurs avec leur harpon attrapaient du mérou, du thon et plein d’autres gros poissons. En plus, nous étions en présence de dauphins, de requins-citrons et de raies mantas de quatre mètres ! J’étais au summum du bonheur !
Quels ont été vos autres coups de cœur lors de ce voyage ?
À Tikehau, dans l’archipel des Tuamotu, j’ai vu des plages de sable rose. Un autre moment mémorable fut quand je me suis retrouvée complètement couverte d’écailles de poissons multicolores. Les poissons frétillaient dans le bateau et ils m’envoyaient leurs écailles qui brillaient au soleil... Je me souviens m’être dit que j’avais vraiment trouvé le paradis, et j’avais peine à croire que je vivais un moment si magique !
Quels sont les autres endroits à voir en Polynésie française ?
À Tahiti, il faut visiter le marché de Papeete, la place idéale pour acheter des perles noires. D’ailleurs, c’est l’un des seuls endroits au monde où on peut en trouver ! De belles plages noires volcaniques agrémentent le décor. Moorea, que l’on rejoint par bateau de Tahiti, est une autre île paradisiaque. Elle m’a rappelé le film Le lagon bleu. Sans oublier, bien sûr, Huahine, là où l’on fait sécher les gousses de vanille au soleil, et l’île tout entière sent la vanille.
Votre pays préféré est le Japon, semble-t-il ?
Je pourrais y vivre. La découverte de ce pays a été une vraie révélation pour moi, au point où je m’y suis rendue plusieurs fois. J’ai beaucoup apprécié sa culture, sa philosophie, son respect des personnes du troisième âge et, bien sûr, ses paysages. Au Japon, il faut à tout prix aller dans l’archipel d’Okinawa avec des plages qui rappellent celles de la Polynésie française, avec en prime un riche passé et une gastronomie très raffinée. C’est aussi là où vivent le plus de centenaires au kilomètre carré dans le monde. Il faut dire qu’ils ont adopté depuis des décennies une saine alimentation. J’ai beaucoup apprécié ma visite d’Ishigaki, réputée pour son bœuf Kobé. Le paysage est magnifique avec ses pâturages verdoyants, et si le cœur nous en dit, on peut savourer la viande de jeunes veaux à un coût beaucoup moindre qu’à Kobé même, où ce bœuf est vendu à un prix de fou.
D’autres endroits méritent que l’on s’y attarde ?
À Kyoto, j’ai bien sûr apprécié mon expérience des bains onsen (bains thermaux naturels en montagne) dans ces auberges traditionnelles japonaises ! Sans parler, bien sûr, de ce que j’y ai mangé ! Un délice, tout comme le confort pourtant bien minimaliste de l’endroit. Enfin, c’est au Japon où j’ai pleuré pour la première fois de ma vie en mangeant du sushi ! J’ai aussi beaucoup d’admiration pour le peuple japonais qui voue un immense respect pour leurs aînés. Nous avons beaucoup à apprendre de ce peuple !
Vous êtes mariée à un Vietnamien et vous avez un petit garçon ensemble, avez-vous visité le pays ?
Oui, j’y suis allée seule pour le tournage du vidéoclip Les joailliers ! Mon séjour a été un grand choc émotionnel pour moi, au point où j’ai pleuré pendant tout le voyage. Ce périple m’a permis d’aller à la rencontre des racines de mon fils et de mon chum. Jamais je n’ai été aussi bien accueillie par un peuple. J’ai eu l’impression qu’ils m’ont prise dans leur bras durant tout mon séjour. J’en parle et j’ai les yeux pleins d’eau.
Toutefois, c’est dans ce pays que vous avez été le plus dépaysée ?
Quand je me suis retrouvée à Saïgon en plein milieu du trafic, j’ai dû demander à mon chauffeur d’arrêter pour que je puisse enfiler un masque contre la pollution. Je n’avais plus d’oxygène, et sans ce masque, j’aurais probablement perdu connaissance. D’autre part, le volant d’un autre conducteur me cognait les cuisses, et j’avais l’impression d’être à la fin d’un spectacle de Metallica alors que la foule impatiente se presse pour sortir ! J’ai été tout aussi démunie quand j’ai voulu traverser la rue, car les voitures roulaient très vite. Je me suis donc collée aux personnes âgées pour traverser la rue avec elles. J’ai vraiment perdu tous mes repères à l’heure de pointe à Saïgon !
Le Yukon vous a également fascinée ?
Le Yukon m’a complètement charmée ! Un petit bout du monde pas si loin que ça finalement ! J’ai été happée par l’éclat de son soleil tellement puissant et vivifiant. Je repense encore à la qualité de son air pur, frais et sans pollution. Les paysages sont à couper le souffle, ses aurores boréales incroyables. Les gens sont adorables et j’ai été émue par leur relation avec l’environnement. Au Yukon, j’ai senti un profond respect de la nature. Un désir de vivre en symbiose avec elle en la chérissant et en la célébrant. Je veux absolument y retourner cette année.
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