Le roi est mort, vive le roi ! Les Redskins, dans l’espoir de s’extirper de leur médiocrité crasse, entendent encore une fois se doter d’un nouveau monarque. Mais que le futur souverain s’appelle Joe Gibbs, Mike Shanahan, Jay Gruden ou toute autre prochaine grande révélation, tant qu’il sera un porteur de couronne pastiche derrière un propriétaire imbu, ses mains seront liées, et son pouvoir, limité.
Les Redskins ont viré Jay Gruden après une cinquième défaite de suite pour amorcer la campagne. Il est vrai qu’ils n’allaient nulle part, que l’entraîneur limogé a eu cinq saisons complètes pour faire ses preuves et qu’un changement de direction pourrait être profitable.
Sauf qu’à force de changer de direction à répétition depuis 25 ans, les Redskins tournent en rond de manière si grotesque qu’ils n’impressionneraient même pas un juge en patinage artistique.
Succession d’échecs
Depuis les glorieuses années de Gibbs, qui a amené trois conquêtes du Super Bowl à cette organisation regorgeant de fierté dans une lointaine autre vie, c’est le ravin de la grande désolation.
Depuis que Daniel Snyder s’est porté acquéreur de l’équipe en 1999, il y a eu plus d’entraîneurs en chef (huit) qui ont défilé que de présences en séries (cinq).
Du lot, Marty Schottenheimer a démissionné au bout d’une seule saison, puisque le patron ne lui laissait pas la latitude voulue pour prendre des décisions. Le légendaire Gibbs est sorti de sa retraite en 2004 pour mieux y retourner quatre ans plus tard avant que la situation ne s’envenime.
Steve Spurrier, qui a connu du succès sur la scène universitaire et qui devait révolutionner les stratégies offensives dans la NFL, s’est avéré un flop monumental au bout de deux ans. Mike Shanahan, au terme de quatre saisons théâtrales et de mélodrames indignes d’un mauvais film de série B, a été remercié.
Une ombre qui plane
Dans tous les cas, il y a un dénominateur commun, et c’est le propriétaire. Un grand patron qui tient à être impliqué même s’il n’a pas souvent prouvé qu’il pouvait prendre des décisions éclairées.
Encore au dernier repêchage, des rumeurs persistantes ont circulé voulant que l’état-major des Redskins et l’entraîneur-chef soient divisés quant au choix du quart-arrière de franchise, qui est devenu Dwayne Haskins.
Gruden a mal réagi en l’envoyant dans la mêlée face aux Giants en cours de match, même si l’offensive autour de lui était criblée de blessures.
Le point n’est surtout pas de prétendre que Gruden méritait à tout prix de conserver son poste. Ce qu’il faut noter, c’est plutôt qu’un jeune quart-arrière se retrouve maintenant dans une posture inconfortable, lui qui devra apprendre un autre système, d’un autre entraîneur, sous les commandes d’un autre coordonnateur.
Car si les Skins ont mal paru dans la gestion de leurs entraîneurs au fil du temps, c’est aussi grave sinon plus en ce qui concerne leur incessante chaise musicale de quarts-arrière. Et pendant ce temps, du moins depuis 2010, le président Bruce Allen, fidèle allié de Snyder, conserve confortablement son poste en dépit d’un rendement de 59-89-1 sous sa gouverne.
Le prochain entraîneur-chef devra s’assurer d’avoir les coudées franches pour établir et appliquer son plan. Mais quel brillant esprit souhaite vraiment s’embarquer dans la galère des Redskins ? À Washington, c’est peut-être le carrosse qu’on doit changer et non le pilote.
5 points à surveiller
Match matinal
Les lève-tôt seront récompensés dimanche matin avec un duel à 9 h 30, en provenance de Londres, entre les Panthers et les Buccaneers. Il est à noter qu’il s’agit d’un 26e match dans la mégapole anglaise au fil des ans et qu’aucun d’entre eux n’a opposé deux équipes aux fiches gagnantes au moment de l’affrontement. Deux autres duels auront lieu à Londres cette saison, soit entre les Bengals et les Rams (semaine 8), et entre les Texans et les Jaguars une semaine plus tard.
Les 49ers parfaits
Les 49ers n’ont pas présenté un dossier immaculé après quatre matchs depuis 1990 et, mieux encore, ils n’ont pas été l’unique équipe toujours invaincue dans la conférence nationale depuis 1984. Jimmy Garoppolo pourrait devenir le huitième quart-arrière dans l’histoire de la Ligue à revendiquer 13 victoires (ou plus) à ses 15 premiers matchs. Les autres sont Ben Roethlisberger (15-0), Roger Staubach (14-1), ainsi que Dan Marino, Dak Prescott, Philip Rivers, Mike Tomczak et Kurt Warner (13-2).
L’importance de gagner
C’est déjà la sixième semaine d’activités et, au terme de cette semaine, plusieurs seront sur la corde raide. Actuellement, cinq équipes montrent une fiche de 2-3. Depuis 2004, seulement six équipes qui sont tombées à 2-4 ont finalement obtenu leur billet pour les séries. Pour ce qui est des équipes à 3-3, depuis 1990, quand même 36,1 % se sont faufilées en séries. À 4-2, les chances passent à 62,9 % sur la même période.
Intraitable McCaffrey !
Le porteur des Panthers Christian McCaffrey a déjà accumulé des gains totaux de 866 verges en cinq matchs. C’est donc dire qu’avec 144 verges face aux Bucs, il deviendrait le troisième porteur de l’histoire à amasser 1000 verges en six semaines, après Jim Brown en 1963 (1159 verges) et Marshall Faulk en 2007 (1083 verges).
Choc de jeunes quarts
L’affrontement opposant les Texans aux Chiefs devrait provoquer quelques flammèches. Les jeunes quarts-arrière Patrick Mahomes et Deshaun Watson pourraient respectivement devenir le plus rapide et le troisième plus rapide à atteindre le plateau des 7500 verges par la voie des airs. Et dire qu’au repêchage de 2017, plusieurs parlaient d’une cuvée faible de quarts-arrière...
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