Autrefois incontestées, chefs de file inspirantes de la révolution technologique, les grandes enseignes de la Silicon Valley sont désormais en quête d’une nouvelle image après avoir essuyé divers scandales et appréhendé l’effet de leur produit sur les gens ordinaires.
C’est le cas de Facebook, Instagram et YouTube qui auraient, selon Business Insider, décidé d’abandonner en partie les métriques de popularité qu’ils avaient auparavant inventées. L’initiative serait guidée par une inquiétude envers les conséquences psychologiques de la chasse aux likes et aux abonnés.
Facebook penserait à tester une approche dans laquelle le décompte des likes ne serait pas visible. Plutôt que d’avoir accès au nombre exact de pouces virtuels sur une publication, un utilisateur verrait si des amis à lui y ont réagi. Néanmoins, la personne ayant publié le contenu aura toujours accès aux statistiques.
Cette méthode n’est pas nouvelle puisqu’elle ressemble à celle implantée par Instagram plus tôt cette année.
Pour atténuer l’effet de surenchère virtuelle dans la quête des abonnés, YouTube pense également souscrire à cette philosophie. La plateforme de diffusion audiovisuelle pourrait ainsi changer la présentation du nombre d’abonnés sur son site.
Une transformation profonde de l'industrie?
Ces changements ne sont pas anodins et arrivent à un moment où les géants d’internet affirment être en introspection profonde quant aux conséquences de leurs technologies sur la vie quotidienne des gens.
Il semble, comme le rapportait récemment le New Yorker dans un article intitulé Trouble in Paradise, que la «Big Tech cherche son âme».
Le texte, écrit par Andrew Marantz, raconte comment les acteurs de la Silicon Valley se retirent à l’Institut Esalen, un établissement opulent de près de 11 hectares bâti sur les collines de la Big Sur en Californie.
Là, sur la pelouse verte face à l’horizon océane, entre bains nus dans des sources chaudes naturelles, séances de méditation et ateliers ludiques, ils se remettraient en question autour de leaders nouveaux comme Tristan Harris, ancien designer chez Google et fondateur du mouvement Time Well Spent, qui vise à renverser «la crise de l’attention numérique».
Comme l’écrit l’auteur du New Yorker, les conversations sur le travail, le «W-talk» comme on dit dans les ateliers, sont peu tolérées à Esalen, et donc l’impact social et politique profond de celui-ci est peu discuté.
Les activités se concentrent plutôt sur le bien-être psychologique de chaque individu, et l’on s’entraîne à dire «F*** You à notre critique interne».
Bien que ces animations élitistes semblent promettre peu de résultats concrets sur les vies des utilisateurs, les éveilleurs de conscience qui les organisent se rapprocheraient ainsi des décideurs et tenteraient de les influencer en suivant leurs habitudes.
Les modèles d’affaires des réseaux sociaux leur imposent tacitement de maintenir leurs milliards d’utilisateurs le plus possible sur leurs plateformes et d’y partager le plus de données. Seraient-ils prêts à renverser cette tendance?
C’est la question du moment dans la Silicon Valley.
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