La rue Cardenas
Cette rue, à la frontière du Centro et de la Vieille Havane, tout près du Capitolio, possède plusieurs maisons typiques de ce qu’on appelle « Art nouveau », un courant architectural qui fait le jonction entre le XIXe et le XXe siècle. Il faut absolument arpenter cette rue, entre Maximo Gomez et Arsenal.
L’art nouveau se caractérise par ses courbes, ses arabesques et ses colonnes aux motifs floraux, bien souvent en torsades, vibrantes et peintes de couleurs pastel. Il fuit toute manifestation d’académisme. C’est surtout un art de façade, qui se manifeste à l’extérieur de la maison, sur ses colonnes, ses balcons et balustrades souvent couverts d’une coupole, et qu’on ne trouve presque jamais sur les édifices publics. Sans doute à cause de son côté frivole et fantaisiste, loin des normes esthétiques de l’époque. À Cuba, ce courant se marie parfaitement aux influences propres aux Caraïbes, qui fuient toute orthodoxie et tendent vers l’excès et l’éclectisme, c’est-à-dire le mélange des genres. On y trouve même l’influence de l’architecte catalan Gaudi, à cause de certains éléments caractéristiques, comme l’ajout de verrerie, de fragments irréguliers de faïence et de céramique. Les Catalans furent nombreux à immigrer à Cuba, apportant avec eux leur savoir-faire et leurs coutumes, surtout en architecture, avec l’arrivée de céramistes, forgerons, maçons, charpentiers et ébénistes, entre autres. Le malecon havanais est un bel exemple de cet enchevêtrement des formes et des styles catalans.
La Palais des Ursulines
Voici une construction qui, malgré son état délabré, attire toujours l’attention des passants. Les ursulines sont arrivées à La Havane en 1814, en provenance de la Louisiane, et elles ont joué un rôle important dans la vie citoyenne. En plus de s’occuper de l’église, elles voyaient à l’éducation des femmes, un peu comme cette congrégation le fit ici en Nouvelle-France.
Ce palais, situé sur la rue Egidio, entre les rues Sol et Muralla, date de 1912, alors que les ursulines habitaient le couvent. L’ingénieur qui a dessiné les plans de cette construction a voulu reproduire la mosquée de Cordoba, en Espagne. On parle ici de style néo-mudéjar, qui a surgi en Espagne à la fin du XIXe siècle et qu’on reconnaît par ses ouvertures en forme d’arc en fer à cheval et son usage des briques. On y sent également une nette influence arabe ou mauresque. À ses côtés, on a construit deux autres édifices dans le même style architectural néo-mudéjar.
Ces constructions détonnent dans le paysage urbain havanais. Souhaitons que cet espace toujours impressionnant soit conservé et restauré car il fait partie de l’histoire de La Havane et mérite qu’on s’y attarde quelque peu.
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