Le président Trump a fustigé lundi le « suprémacisme blanc », les jeux vidéo et la maladie mentale après deux fusillades meurtrières ce week-end. De plus en plus d’indices laissent croire que c’est la haine des femmes qui habitait le tireur de l’Ohio.
« Notre nation doit condamner d’une seule voix le racisme, le sectarisme, et le suprémacisme blanc », a déclaré dans une allocution télévisée le président Donald Trump, qui a lui-même été souvent accusé de racisme par ses opposants politiques depuis son élection.
Les noms et les visages des 31 victimes des carnages d’El Paso et de Dayton, qui ont eu lieu à seulement 13 heures d’intervalle, commençaient à émerger lundi.
Pas raciste, mais peut-être misogyne
Connor Betts, 24 ans, a fusillé neuf personnes en 30 secondes à Dayton, dont sa propre sœur, avant d’être abattu par la police.
« Pour l’instant, il n’y a pas d’indices laissant croire que la race soit un motif », a indiqué hier Richard Biehl, chef de police de Dayton.
D’anciens camarades de classe ont révélé que Betts avait été suspendu de son école secondaire pour avoir pondu une liste d’élèves qu’il voulait « tuer » ou « violer ».
Plusieurs des filles visées avaient refusé de sortir avec lui, a relaté une ancienne collègue au réseau CNN.
Plus récemment, Betts aurait participé comme choriste à des spectacles du courant musical « pornogrind », dont les paroles parlent souvent de viol et de torture de femmes, selon Vice.
La faute aux jeux vidéo
À l’inverse, les motifs racistes du présumé tireur d’El Paso semblent limpides. Patrick Crusius, 21 ans, encourt maintenant la peine de mort.
Il a publié un manifeste anti-hispanique moins d’une heure avant le massacre, ce à quoi a fait référence Donald Trump dans son adresse à la nation.
Le président a affirmé qu’il était « trop facile aujourd’hui pour les jeunes de s’entourer d’une culture célébrant la violence », notamment au moyen de jeux vidéo, sans mettre l’accent sur la lutte aux armes à feu.
Plus tôt, par tweet, il avait appelé à une meilleure vérification des antécédents des personnes souhaitant acheter des armes en souhaitant coupler cette mesure à « une réforme migratoire urgemment nécessaire ».
– Avec l’AFP et le New York Times.
LES VICTIMES DE DAYTON, OHIO
Megan Betts | 22 ans
La sœur du tueur. Elle étudiait les sciences environnementales à l’université et comptait obtenir son diplôme en 2020.
Nicolas Cumer | 25 ans
Il ne restait qu’une semaine de stage à cet étudiant à la maîtrise, qui travaillait avec des survivants du cancer. Son milieu de stage venait tout juste de lui offrir un poste.
Saheed Saleh | 39 ans
Il était originaire de l’Érythrée, un pays de la corne de l’Afrique.
Logan Turner | 30 ans
Il travaillait comme machiniste et était « le meilleur fils au monde », selon sa mère.
Derrick Fudge | 57 ans
Cet homme était un père de famille aimant qui adorait sa chienne Lucy, selon sa sœur.
Lois Oglesby | 27 ans
Cette mère de deux enfants étudiait en soins infirmiers et venait de reprendre le travail après son congé de maternité.
Thomas McNichols | 25 ans
Ce père de quatre enfants était un « gentil géant », selon sa tante.
Monica Brickhouse | 39 ans
Cette femme était connue pour sa gentillesse, dit une de ses amies sur Facebook, qui se souvient d’elle comme d’une « deuxième tante ».
Beatrice Warren-Curtis | 36 ans
Elle était amie de Monica Brickhouse, morte elle aussi pendant le massacre.
Pourquoi a-t-il tué sa sœur ?
Les enquêteurs vont examiner la relation qu’entretenait Connor Betts avec sa sœur Megan et un ami qui les accompagnait le soir du carnage. Ce dernier était toujours hospitalisé après avoir été atteint par balle au torse.
« Il peut sembler incroyable qu’il ait tiré sur sa propre sœur, mais il est tout aussi dur de croire qu’il ne l’ait pas reconnue. Alors, nous ne savons juste pas [quoi penser] », a dit le chef de police Richard Biehl lundi.
– Avec le New York Times
QUELQUES VICTIMES D’EL PASO, TEXAS
Les deux parents d’un poupon
Jordan, 25 ans, et Andre Anchondo, 24 ans, sont tous deux morts alors qu’ils magasinaient avec Paul, leur bébé de deux mois. Sa mère le tenait dans les bras au moment de la fusillade et aurait tenté de le protéger des balles, ce qui explique ses multiples fractures. Le père aurait aussi fait preuve d’héroïsme en se lançant devant sa femme lors du carnage, en vain. Le couple avait aussi deux autres enfants.
Personne pour réclamer leur chien
Leo Campos et Mirabel Hernandez avaient déposé leur chien chez un toiletteur avant de se rendre au Walmart. La famille a réalisé qu’ils faisaient partie des victimes après que le toiletteur l’a contactée pour l’informer que le chien n’avait pas encore été récupéré.
Un vétéran au grand cœur
Arturo Benavides, 60 ans, était un vétéran de l’armée américaine qui travaillait comme chauffeur d’autobus. « C’était le genre de personne qui aurait donné tout son argent, ses vêtements, un repas ou un gîte à n’importe qui dans le besoin », dit sa nièce Jacklin Luna.
Une femme franche
Angie Englisbee, 86 ans, laisse dans le deuil sept enfants qu’elle avait élevés seule après la mort de son mari. « Une personne très forte, très franche », témoigne sa petite-fille Mia Peake.
Plusieurs résidents du Mexique
Au moins 8 ressortissants mexicains faisant leurs emplettes de l’autre côté de la frontière ont été atteints par les balles, dont Mario De Alba. Le père de famille se trouvait aux dernières nouvelles dans un état critique. Sa sœur le décrit comme un « excellent père » et une personne « décente et travaillante ». Sa page Facebook regorge de photos de lui en compagnie de sa fille Erika, 10 ans.
Bilan des morts
El Paso, Texas
- 22 morts
- Au moins 24 blessés
Dayton, Ohio
- 9 morts
- Au moins 27 blessés
– Avec TVA Nouvelles, Time, New York Times et CNN
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