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Lettres de Cuba: Le parc Lénine

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 Il y a très peu de parcs qui portent ce nom aujourd’hui. Sans doute en a-t-on débaptisé quelques-uns dans les républiques de l’ex-URSS, mais à Cuba, on persiste et signe. 

 Rassurez-vous : à part l’immense monument à Lénine, près de l’entrée du parc — je vous recommande fortement la prise d’un selfie en compagnie du leader russe —, vous ne serez sollicité par aucune forme de publicité en faveur de l’auteur du célèbre Que faire?

 Le parc Lénine, c’est 670 hectares, soit un peu plus de six kilomètres carrés, d’espaces verts et d’installations diverses. Les arbres qu’on y trouve en abondance et de variétés multiples proviennent d’autres régions du pays et y ont été transplantés à leur maturité, ce qui suppose des efforts colossaux. C’est qu’on voulait, dès le départ, dans les années soixante, doter La Havane d’un poumon vert où les familles pourraient venir relaxer en toute quiétude, loin de la pollution urbaine. En quelques années, ces terres peuplées de marabouts et de ronces ont fait place à une forêt de quelque 80 000 arbres matures, dont des pins et des cèdres magnifiques, des flamboyants spectaculaires et des acajous précieux. C’est l’endroit idéal pour organiser un piquenique, sans être dérangé. Vous pouvez même emmener votre propre musique. 

 En fait, il y a deux entrées principales à ce parc. L’une des entrées donne sur un parc d’amusement. Les jeux sont quelque peu différents du parc La Isla del coco, dont j’ai déjà parlé. Il y a, entre autres, une grande roue un peu pépère à mon goût ainsi qu’une balançoire géante et de mini montagnes russes qui arracheront quelques cris aux moins téméraires. 

 L’autre entrée, à l’extrémité opposée, est celle de la statue du leader russe qui a donné son nom au parc. Vous trouverez également un restaurant extérieur qui offre des grillades sur charbon de bois. Aussi un aquarium en forme circulaire pour poissons d’eau douce. J’y ai vu pour la première fois le fameux poisson omnivore, le Claria. Ce poisson pas très joli mais très nutritif, introduit à Cuba par les Vietnamiens, a permis à ces derniers de survivre pendant les bombardements américains qui détruisaient leurs récoltes de riz, et aux Cubains de traverser la période spéciale des années quatre-vingt-dix. Mais à la longue, il est devenu une nuisance. Le Claria peut survivre longtemps hors de l’eau, s’approcher des fermes et s’attaquer même à une vache. 

 Profitez-en pour manger au fameux restaurant Las Ruinas, inauguré par Fidel Castro. L’endroit est enchanteur. Le restaurant a été construit sur des ruines qui font partie du décor. Les vitraux plombés sont l’œuvre de l’artiste cubain René Portocarrero. 

 L’amphithéâtre en plein air, avec sa scène flottante, est malheureusement à l’abandon. Avec ses gradins et sièges en pierre taillée, à travers lesquels pousse une végétation contrôlée, il a été conçu à l’image des amphithéâtres grecs et romains. Au moment de mon passage, le train à vapeur, qui serpente entre les installations sur neuf kilomètres de voie ferrée, était au repos, mais le centre équestre et la piscine étaient en opération. (Calle 100 et Cortina de la Presa, municipalité de Arroyo Naranjo, à une vingtaine de kilomètres au sud de La Havane).


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