PORTRUSH | Même si Shane Lowry, un Irlandais pure laine figurait au sommet du tableau de l’Omnium britannique en compagnie de J. B. Holmes, vendredi soir, l’Irlande en entier retenait son souffle. L’enfant chéri Rory McIlroy luttait pour sa survie autour du Dunluce Links de Royal Portrush.
Parmi les favoris locaux, Graeme McDowell avait réussi à éviter le couperet, tandis que Darren Clarke et Padraig Harrington avaient échoué.
Plutôt que de rentrer à la maison en fin d’après-midi après une journée marquée par les nuages et les averses de pluie, les spectateurs sont restés pour encourager McIlroy. Les amateurs voulaient le voir réaliser l’improbable après une désastreuse première ronde de 79 (+8).
Il a répondu avec cinq oiselets sur le retour avant de signer une éclatante de 65 (-6), le record de ce nouveau parcours. Il a ainsi diminué sa fiche cumulative à +2, à un coup au-dessus du couperet provisoire à ce moment.
Toujours sur le links, le jeune Anglais Callum Shinkwin et le Français Benjamin Hébert sont soudainement devenus les ennemis jurés, déguisés en poupée vaudou, alors qu’ils devaient encore négocier la normale 3 du 16e surnommée «Calamity Corner».
Pas de Tiger Woods durant les rondes finales. Pas plus de Phil Mickelson, d’Adam Scott ou du récent champion de l’Omnium américain Gary Woodland. McIlroy devait y participer.
Shinkwin et Hébert ont tenu le coup. Malheureusement pour les amateurs et l’Irlande en haleine, «Rory» n’y sera pas.
Un seul petit coup de retard sur le couperet (+1) incluant 73 golfeurs.
Erreur fatale
De ses 144 frappes, une le hantera particulièrement. Ce court roulé «donné» de six pouces ratés par frustration et mollesse au 16e fanion en ronde initiale lui octroyant un double boguey. On peut aussi affirmer qu’il a raté le couperet de l’Omnium britannique par six pouces. Quand les entraîneurs répètent que chacun des coups compte, voilà une réalité frappante.
«Les émotions s’entremêlent. C’est décevant de rater le week-end. Je suis très fier de ce que j’ai accompli en revenant de l’arrière. C’était tout un défi.
J’aurais souhaité bénéficier de ce support incroyable des fans deux jours de plus, a-t-il ajouté, touché par l’ovation debout des spectateurs dans les grands gradins du 18e. Cette ronde est probablement l’une des plus amusantes que j’ai jouées dans ma vie.»
Derrière Lowry
Les amateurs irlandais peuvent tout de même sourire: il y a un trèfle au sommet du grand tableau emblématique jaune vif de l’Open. Lowry a défié les éléments durant l’après-midi, plongeant même à -10 sur le retour. Deux bogueys en rentrant au pavillon, dont l’un au 18e, l’ont ramené à égalité avec l’Américain J. B. Holmes à -8.
«Je suis très satisfait de cette position. J’ai vraiment apprécié cette journée de travail. Il n’y en a pas des tonnes semblables sur un parcours de golf comme celui-ci.
J’ai frappé quelques mauvais coups sur le retour, a ajouté le golfeur de 32 ans. Ç’aurait pu être mieux, comme n’importe quelle journée dans ce sport. Mais ç’aurait pu être pire aussi.»
Ayant mordu la poussière quelques fois dans une conquête majeure, dont sa déconfiture à l’Omnium des États-Unis 2016 à Oakmont, Lowry n’est pas un habitué des grandes performances à l’Omnium britannique.
Il a bien cette neuvième place à Hoylake en 2014 apparaissant à sa fiche. C’est toutefois sa dernière bonne sortie. Il a raté les rondes finales quatre fois depuis ce temps.
Champion de l’Omnium d’Irlande en 2009 en tant qu’amateur, Lowry ne cache pas qu’il est nerveux en pensant à la suite du tournoi. Tommy Fleetwood et Lee Westwood poussent en accusant un coup de retard. Justin Rose, Brooks Koepka et Jordan Spieth apparaissent aussi dans le rétroviseur.
En direct de Portrush
Lehman se retire
Tom Lehman, vainqueur de l’édition 1996 au Royal Lytham & St Annes, tire sa révérence de l’Omnium britannique à 60 ans, après 24 présences. Il a monté l’allée du 18e avec son fils Thomas Lehman à sa droite, le tenant par l’épaule, essuyant quelques larmes de sa main gauche. «C’étaient des larmes de joie. On ne sait jamais comment on va réagir à un moment annonçant la fin.
En marchant, je lui ai dit que je l’aimais. Je ne voulais monter cette allée avec personne d’autre au monde que lui. Le voir à mes côtés signifiait tout à mes yeux. C’est terminé pour moi à l’Open, mais je serai peut-être de retour. Si je reviens, ce sera pour porter son sac. Je l’espère.»
Parmi ses meilleurs souvenirs, Lehman a raconté sa montée du 72e trou en 1996 en émergeant de la foule, protégé par un policier qui avait assuré sa sécurité toute la semaine. Quand il avait aperçu sa balle sur le vert, ce policier l’avait pris par les épaules en lui disant: «Tom, nous avons traversé toutes sortes d’ennuis ensemble. Je suis toujours resté à tes côtés. Maintenant, tu dois vivre ce moment seul.»
«C’est mon moment favori à ce tournoi. J’ai ensuite échangé mon chapeau avec lui. Je le garde précieusement.»
1982
La dernière fois qu’on a aperçu le drapeau à la bannière étoilée aux côtés de chacun des quatre titres majeurs d’une saison est en 1982. Craig Stadler avait gagné le Masters, Tom Watson l’Omnium des États-Unis et le Championnat de la PGA, tandis que Raymond Floyd avait mis le grappin sur la Claret Jug de l’Omnium britannique. Cette année, Tiger Woods, Brooks Koepka et Gary Woodland ont commencé le travail. Depuis 37 ans, les Américains n’ont mordu la poussière qu’une seule année, c’était en 1994.
Par ailleurs, c’est la première fois de leur carrière que Woods et Phil Mickelson tombent sous le couperet dans un même tournoi du Grand Chelem.
Destruction
David Duval croyait être en mesure de terminer dans le top 20 quand il a mis les pieds à Portrush. La réalité l’a frappé en plein front. Il a terminé 156e à +27. Mauvais top 20... Mais, il a réussi à briser le 90, vendredi!
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