Venir en aide à des producteurs locaux afin de les sortir de la pauvreté et de l’emprise de la culture de cocaïne est une mission ardue que deux entrepreneurs d’ici ont décidé d’accomplir. Avec Choco4Peace, Sergio Figueredo et Matt Whiteman veulent transformer la vie de milliers de paysans colombiens.
Cocaïne ou pauvreté
Si nous avons tous écouté Narcos, avachis sur nos canapés, peu d’entre nous arrivent à saisir les conséquences réelles de la cocaïne sur les fermiers colombiens.
Comme le rappelle Matt Whiteman, chargé du développement et des partenariats, «beaucoup de ces familles doivent choisir entre la culture des plantations de coca, illégales, mais lucratives, et celles de cacao qui les condamnent à la pauvreté».
Pour pallier cette situation, le gouvernement colombien a proposé un plan de cultures de substitution aux petits producteurs de coca en les subventionnant afin qu’ils remplacent leur production illégale par des cultures productives comme le cacao.
Du cacao au juste prix
C’est là qu’intervient Choco4Peace, l’entreprise sociale fondée par Sergio Figueredo, économiste politique originaire de Colombie rejoint plus tard par son acolyte Matt Whiteman. Les deux se sont rencontrés dans une OBNL montréalaise dédiée au soutien des PME agricoles et forestières durables.
Leur première mission consiste à connecter les producteurs avec des marchés soutenables. Le cacao fino de aromo produit en Colombie est de qualité supérieure, mais les producteurs n’en retirent pas un plus grand bénéfice et le vendent au prix du marché.
Sergio et Matt mettent les fermiers en relation avec des acheteurs qui sont prêts à payer plus cher pour du cacao de meilleure qualité et pour permettre un mode de vie durable aux familles concernées.
Le blockchain au service des petits producteurs
Malheureusement, les fonds débloqués par l’État pour subventionner la transition des fermiers sont insuffisants.
Le rôle principal de Choco4Peace est donc de trouver un accès au financement pour les producteurs et attirer des investisseurs. Toutefois, ces derniers ne donnent pas facilement leur argent et ont un souci principal : le risque. Les investisseurs veulent être rassurés et informés quant au placement de leur argent.
Non seulement l’agriculture en général est un investissement risqué, mais en particulier en ce qui concerne les paysans colombiens.
Comme l’énonce Matt, «les fermiers de cacao de la Colombie rurale sont largement analphabètes, ne sont pas propriétaires et ne peuvent donc pas prendre de prêts puisqu’ils n’ont pas de garantie».
La solution à cette situation complexe est technologique. L’entreprise sociale a misé sur la blockchain.
Sur une plateforme numérique, tous les intervenants peuvent accéder à la chaîne d’approvisionnement du produit, l’identifier et le suivre à chaque étape du processus de production.
La Blockchain permet également de vérifier que chaque étape respecte les Objectifs de développement durable des Nations-Unies.
«Cela permet aux investisseurs de mobiliser leur capital afin de venir en aide aux personnes tout en bas de l’échelle et qui en ont le plus besoin», explique le chargé du développement et des partenariats pour Choco4Peace.
Ce n’est qu’un début (prometteur)
L’entreprise sociale a été lancée il y a un peu plus d’un an, le 14 février 2018. Son projet pilote regroupant 50 agriculteurs de la région de Tumaco a déjà fait ses preuves, en attendant une expansion prochaine.
Choco4Peace a lancé un réel mouvement. Les responsables de l’initiative ont rencontré le président colombien. Ils ont rejoint également une coalition d’agences des Nations-Unies pour un projet de plusieurs millions de dollars et ont signé des accords avec des coopératives en cacao.
À Montréal, une entente a été conclue avec une grande enseigne du chocolat.
«Nous voulons apporter la paix grâce aux cultures de substitution, aux technologies disruptives et au chocolat» conclut Matt Whiteman.
Pour en savoir plus sur Choco4Peace, visitez leur site web et leur campagne de sociofinancement.
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