L’expression « Alma Mater » signifie en général l’université où l’on a étudié. On peut traduire cette expression latine par « mère nourricière ».
À l’entrée principale de l’Université de La Havane, qui fait partie de tout bon circuit touristique, on peut apercevoir une imposante sculpture qui représente justement l’Alma Mater, œuvre du sculpteur Mario Korbel. Celui-ci a fait appel à deux muses pour sa sculpture : une mulâtre d’une trentaine d’années dont on ne connaît malheureusement pas l’identité, qui a servi de modèle pour le corps, puis une jeune femme de seize ans, Feliciana Villalón Wilson (appelée Chana), pour le visage. La jeune femme avait été choisie pour l’aspect maternel de son visage. Chana est décédée à La Havane en 1984. Cette statue en bronze, installée en haut de l’escalier de quatre-vingt-huit marches, en 1919, ouvre ses bras comme pour souhaiter la bienvenue aux étudiants. Sur les bas-reliefs, on observe quelques figures féminines représentant différentes facettes du savoir.
L’Université de La Havane est une des plus vieilles de l’Amérique latine. Elle a été fondée en 1728 par les pères dominicains. Vers 1850, elle devient une institution laïque, avec cinq facultés principales : droit, arts et lettres, médecine, chirurgie et pharmacie, et deux institutions affiliées : le musée des sciences naturelles et le jardin botanique. Vers 1902, elle déménagera sur la colline actuelle, dans le quartier Vedado, à la frontière du Centro Habana, tout au bout de la rue San Lazaro. Aujourd’hui, l’Université de La Havane compte vingt et une facultés et dix-huit centres de recherche, et son campus est fréquenté par quelque quarante mille étudiants, dont de nombreux étudiants étrangers, qui viennent aussi y apprendre l’espagnol. Les cours sont offerts gratuitement.
Bastion de la révolution
Comme un peu partout dans le monde, cette université a été un foyer d’agitation révolutionnaire aussi bien parmi le corps professoral que parmi les étudiants, dont un certain Fidel Castro diplômé en droit de cette université. Plusieurs de ses facultés ont fréquemment été fermées par la police en raison du climat social explosif qui y régnait.
À partir du coup d’État de 1952, l’Université de La Havane se transformera en bastion de la lutte contre la tyrannie. Nombreux furent les étudiants qui tombèrent sous les balles dans cet escalier désormais célèbre. Tous les ans, une marche au flambeau est organisée pour rappeler ces événements tragiques et honorer la mémoire les étudiants qui ont laissé leur vie dans ce combat, dont le leader incontesté José Antonio Echeverría.
L’endroit peut être visité en tout temps, sauf les jours de congé. Les jardins et parcs intérieurs offrent de belles occasions pour trouver un peu de fraîcheur dans la moiteur du jour. Au retour, allez casser la croûte au bistro El Biky, tout prêt, au coin des rues San Lazaro et Infanta.
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